Je suis dans un état proche de l'Ohio. Autrement dit, décalquée. Un rêve dans un rêve habite mon coeur. Brautigan dors avec moi et comme d'habitude, je sors de mon corps quand je plonge dans ses mots, de bonheur, je pleure, de joie, je ris pour ses tournures de l'absolu qui te font visiter la grâce du ciel et redescendre encore, c'est que l'émotion te tourneboule comme par un tour de manège dans une machine à laver du vent, et...jamais tu n'es plus toi-même après que Brau t'ai ensorcelé comme un géant viking saupoudré d'humour au goût du vent Chinook.
lundi 19 août 2024
L'Art de Ramper à l'Usage des Courtisans, Baron D'Holbach
L'Autre Rive de la Mer, António Lobo Antunes
Sidérations, Richard Powers
J'ai l'impression de devenir dingue à force de ne pas dormir. Pour un peu, j'aurais envie d'aller marcher dehors écouter le chant des oiseaux dans la pénombre fraîche.
L'Illusion du mal, Piergiorgio Pulixi
Wayward Pines, tome 1 : Révélation, Blake Crouch
Le Collectionneur de Serpent, Jurica Pavičić
Le collectionneur de serpent, première nouvelle sur cinq proposée dans ce petit recueil sorti chez Agullo, traduit du croate par Olivier Lannuzel.
La Piste du Vieil Homme, Antonin Varenne
Un très court et bon roman noir pour un style assez direct, un humour peut-être pas fantasque mais qui provoque un rire soudain, on est pris au dépourvu, c'est bien ce que je préfère.
lundi 7 novembre 2022
COUP DE FUSIL, BANG BANG, Chapter 9
Short. Kaja se retortillait la soirée dans tout les sens, qu'y avait-il qu'elle n'aurait pas vu ?
Elle n'était pas dans la panne d'initiative* mais coincée en quelque sorte sur ce putain de revival. Reprenons, se disait-elle en avalant d'un trait la dernière vodka, devant l'zig à la naze qui la broutait du regard. Tout feu tout flamme, elle hissa le journal devant son visage pour lui rompre la vue plutôt que le cou, main tendue vers le ciel et là, revisiter le passé, la journée de la disparition.
Tandis qu'elle essayait de se rappeler de quoi était faite cette putain de journée, elle se rappela pourquoi, pourquoi elle s'était plus ou moins mise à chercher les coupables.
C'était l'époque ou elle avait lu Lester. Lester Bang. BANG BANG. Pour se sortir du trou rien ne valait mieux que de la littérature qui t"éclate à la gueule, après avoir dévoré l'intégralité du Seigneur des Anneaux, Lester passait full divin. Bon. Charles avait baisé avec sa première pote de ouf, elle était restée 3 mois sans sortir et lui avait plus causé pendant 3 ans. C'est vrai que Charles se débraillait rapide dès qu'il y avait un coup à tirer. Sa mère l'avait fourgué aux grands-parents à 3 ans, et ça lui avait tapé sur le système. Elle le visitait tout les 5 ans, à moitié à poil faisant le sac au bras d'un nouveau mâle à chaque fois, et elle ne pannait que dalle, elle aussi toujours foncédé. En même temps que veux-tu que devienne un comme moi que sa mère à voulu balancer par la fenêtre disait-il à tue-tête pour se dédouaner ? On a qu'une vie. Qu'il noyait ticket for stone and more. Destroy wombat de 40 kg tout mouillé, jean perf, clop ou, au bec, taf, blam, tchac, guitare, speed crok* crak boum, tout y passait filles comprises. Sinon, il était plutôt cool.
Il y avait eu un comptoir entre Charonne et Ober, à l'époque et pas que. La souris se faufilait par tout les trous, et t'collait des flûtes en tout genres. Elle coupait avec smecta ou de la farine et d'un ton caillasse, arguait : tu comprends, ça leur fait pas de mal mais vraiment pas de mal du tout. Le pote charmant avec lequel écouter de la bonne musique à n'importe quelle heure avec lequel elle vivait dans une piaule ouverte à tout les vents, 3m2, matelas au sol, mini tablette pour poser clopes, clés et le reste, avait reconverti son appart' en comptoir à camelote de de clébards. Il se refaisait sur la bande à foncédés, et puis à l'occase, il goûtait, pâ pâ pâ. Bon. Il y avait eu un blème. Ils s'étaient fait un plan à quelques-uns et ...Mario avait plané dans le cosmos et n'en était pas revenu. Il avait fallu aller chez les fliquos, et bizarrement, l'un d'entre-eux l'avait eu à la bonne, il l'avait auditionné, confronté, démasquée, et puis donc, lui avait remonté les bretelles jusqu'à ce qu'on ne voit plus sa tête. Lui avait foutu la honte de sa vie, enfin, bref. Ils avaient eu chaud. Elle s'était répété mais pourquoi pourquoi on avait tous pris la même chose dans l'incapacité d'accepter qu'elle allait sur la ligne de fuite la plus ultime, danser avec la mort. Il n'aurait pas du mourir.
Cela l'avait désenchantée, mais elle avait eu plus de mal a arrêter qu'à commencer. L'époque ou elle volait les paquet de lait dans les fridge des parents parce que rien à graille. Celle de l'enchainement des causes. La rue, c'est pas la même pour tous. Pour essayer de se refaire, elle avait accepté l'invitation de Didi. Didi avait cramé sa première paye avec les potes, tous au restau, asiat' of course. 20 insoumis de 14 piges des rues autour de la table, à grailler du bon temps, avant de partir en concert, Lucrate lucarne roya électrik. Après, elle avait fuit. Cavale du diable. Ne pas se retourner, ne croiser personne de l'avant, ne plus prendre de nouvelles, faire une cérémonie au peyotl pour se réconcilier avec les esprits, et changer de route, perdre l'histoire personnelle, autant que possible, merde.
J'arrive pas à accrocher.
I love you fuck off.
*Projection sur l'avenir, Ulrich Beck, la société du risque, Flamme
* Croquis
*accrocher, trouver les preuves
mercredi 10 août 2022
Chaud - Devant, 548
PAGES. Et outes les notes sont de l'auteur. Chez Gallimard, la classe suprême.
Thriller Folio Policier. Pour des raisons différentes, je crains d'être tombée raide dingue de Caryl Férey et de Mc Cash également, le mec infernal...adepte de self-défense à mains nues qui passe dans la rue pendant que les filles s'évanouissent en cordée.
En exergue :
Aux mères et grands-mère de la place de mai, à la mémoire de leur disparus.
Alors, oui, c'est l'histoire de ce pays qui m'avait bien secouée à l'adolescence. Être loin et voir que quelque part ailleurs, dans un pays inconnu, ça se passe TOUT autrement que ce qu'on peut vivre au quotidien. Il parait que Férey travaille en journée continue quand c'est le moment, avec du son. C'est vrai que la rythmique s'en ressent. Le livre, je ne sais pas comment il construit ou déconstruit le récit mais ça me semble très pointu, il emmène.
On se lasse un peu des interviews, enfin moi je ne peux pas en écouter beaucoup, parce que j'aime arriver vierge devant un acte de foi, pas d'influence, pas de résumé, pas de youtubeuse qui "suit" un personnage, pas de contexte, pas de réflexion, j'en ai RAF de savoir que la chute à été décevante, ce que j'aime c'est être portée moi-même, un peu comme quand on baise, est-ce que c'est intéressant de savoir comment lui ou elle est sensé être un bon coup ou pas ? Je n'y crois pas. Je crois à la liberté d'être, je crois à la rencontre avec quelqu'un dont les failles vont s'ouvrir béantes aussi bien dans la sexualité que l'écriture. Et à la rencontre, l'étreinte intime. Donc, on se lasse un peu des interviews qui répètent les mêmes questions des journalistes qui attendent le propos convenu à l'avance qu'on a déjà entendu un milliard de fois, on préférerait autre chose, d'inattendu ? De plus ? Je ne sais pas, en même temps, un auteur donne ce qu'il veut, ce qu'il peut et on ne dit pas à quelqu'un comment il est bon de faire.
Pour moi, Caryl Férey est une étreinte belle et douloureuse. Et ce n'est que le début, j'ai loupé des wagons et des trains trop occupée à gérer un tas de choses qui ne me permettaient plus de lire librement, et même lire ce que je veux ne m'est pas forcément donné facilement.
Libre d'apprécier Mapuche au moment qui était le bon en tout cas.
Caryl Férey aime tout ce qui touche au regard, aux yeux, à la couleur bleue peut-être. Le bleu des yeux, des billes, avec une connaissance pointue de l'âme humaine et de ses circonvolutions. Je le considère comme un curandero. Pas sûr qu'il s'en soit encore rendu compte. Je l'aime. Je ne suis pas consensuelle, hein, faut-il le dire ? Pas alcahuete pour 3 sous, pourvu que ce ne soit pas une question de vie ou de mort. Il a la rage de celui qui veut vivre, qui tape du pied pour remonter à la surface, 1000 fois s'il le faut. Comment ne pas aimer Rúben et Jana ?
Caryl Férey aime bien dire des conneries, rigoler, on le voit dans ses interviews, il a le sketch en manche, ça fait du bien. La question de l'amour semble récurrente dans son oeuvre. S'il n'avait écrit que Mapuche s'en serait déjà une, alors, ne lui faisons pas attraper des chevilles qui explosent jusqu'à mars; on pourrait le comparer, mais il y a interdiction de se comparer, à la dynamique d'écriture de Pierre Lebas. Mon dernier engouement.
Il sait particulièrement bien se fondre pour cette compréhension des autres, attrape les failles, regarde d'un oeil d'aigle, se flingue les méninges pour saisir l'indicible, l'insaisissable, avec lui tu ne peut plus rester dans le goudron, il te balance tout. Tu seras capable de le porter. Il semble avoir un désir constant de bivouaquer avec sa Bête. En vrai, ça donne envie d'être dans le sac à dos, si on a pas trop peur. La Bête m'envâpe grand comme Le Brésil.
_ "Une blonde décolorée souriait sous son maquillage de toucan
_ "J'ai baisé avec des serpents à sonnette pour survivre, lâcha Jana entre ses jolis crocs
_ "Tu as quoi dans le coeur à part des morts ?
_ "Les yeux ronds de Rúben rappelaient ceux du chat en bout de table
_ "Ses yeux noirs dégommaient les étoiles
_ "Leurs regards se croisèrent de nouveau dans l'expectative
_ "Jana sort enfin, en grand, les yeux comme des diamants. Et le monde changea de peau : elle aussi avait l'âme bleue.
_ "La concha de tu hermana !
_ "Son air innocent faisait mal aux dents
_"Les documents top secret liés à la séquestration et à l'assassinat de trente mille disparus avaient été brûlés à l'arrivée de la démocratie (et les éventuelles copies probablement détruites), mais la Marine comme tout les corps d'armée, avait gardé ses archives.
Le livre a été soutenu pas la bourse Stendhal (Le Rouge et le Noir m'ont gonflée à mort), on est bien content pour les écrivains qui ont déjà publié, c'est pas pour des frites, et tant pis si les bourses désole les saints autres écrivains, on ne va pas frôler sur la balle*
On zerve*, avec Caryl, c'est un putain de zigue, plus d'un turcan dans queuss, il te remue La Muette*, c'est un goualleur de rue, aboulez, il n'y a pas seulement de l'étoffe, c'est de la putain de balle. Pour ceux qui aiment le rab, au p'tit poil, La Bête est un Boudha d'Émeraude, z'avez qu'à fouinassez comme moi, il distribue les photos au compte-goutte, mais alors, je les trouve meilleures que celles de Doisneau. Pensez quand-même d'avoir l'coeur à la rigolade, c'est mieux qu'avoir des grenouilles dans l'estomac !
Je les ai à la bonne.
A la revoyure !
*Médire, frôler sur la balle
* crier, pleurer, Zerver
* La conscience, La Muette
lundi 8 août 2022
Coup de Fusil - Schnick - Chapitre 8
Enjamber la flaque où se reflète l'enfer, Souad Labize
Il est ce tout petit livre d'un titre hautement pertinent autant que poétique. Il est fulgurant et je dirais presque magistral, tellemen...
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J'ai vu SENSES , un film de RYÛSUKE HAMAGUCHI, après BURNING de LEE Chang-Dong, un bon timing. Alors là, je vais vous dire, je s...
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Chez Delcourt , j'ai commencé l'intégrale Kirihito Page 36, deux dessins, disons plutôt des planches, soyons vrai, je bloque sur...