Un petit essai des plus succulents, acerbe à souhait tant il est tout de dentelles vêtu dans les finesses délivrées d'une dissection mentale des courtisans sans aucune concession. Une petite lecture aussi bonne à l'époque de sa rédaction qu'aujourd'hui dont le titre "essai sur l'art de ramper à l'usage des courtisans" est déjà une réussite en lui-même.
Cet essai fait toujours figure de modernité contemporaine et à mon avis, il est bien plus drolatique que Les caractères de Jean de la Bruyère. Évidement, ils ne sont pas de même obédience, loin s'en faut.
Je ne suis pas tellement férue de littérature classique mais nous avons là une diatribe issue de l'époque de l'auteur, ornementée de gausseries autour de l'arrivisme et de du souffle de hypocrisie inhérent à tout courtisans face aux organes de pouvoirs qui me semble hautement d'actualité. On peut retrouver le principe à tout les étages de toute organisation. L'art de ramper, c'est tout un programme.
Attention, il reste plus marrant de s'amuser de l'orchestration de la médisance et de rire goulûment de la dépréciation d'autrui quand on attaque une posture sociétale au travers d'une oeuvre littéraire que d'en faire oeuvre avec virulence dans la réalité des relations. Ne pas hésiter à ne pas s'exclure d'être aussi nul que qui que ce soit d'autre.
J'ai une préférence pour l'édition rivages poche / petite bibliothèque, je crois qu'elle est aujourd'hui introuvable mais probablement que j'achèterais n'importe laquelle des autres si je tombe dessus : du moins si la présentation du texte vaut le coup.
Vous craquez d'emblée pour l'envie de vous ruer sur ce texte comme un marteau sur une enclume ?
Je vous ai compris !
Direction Gallica, ou donc vous le trouverez en accès libre : of course.
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