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lundi 19 août 2024

La Piste du Vieil Homme, Antonin Varenne

 Un très court et bon roman noir pour un style assez direct, un humour peut-être pas fantasque mais qui provoque un rire soudain, on est pris au dépourvu, c'est bien ce que je préfère.

Le #boucquain fixe sans filigrane les questionnements sur la compréhension et les relations entre père et enfants, avec un père qui se voit clairement bien embourbé dans certains choix du passé, ne pas être suffisamment présent peut-être, et pas seulement, mais à découvrir.
Le présent du vieil homme est devenu le mien, concrètement portée par le récit sans pouvoir le lâcher, tout cela couplé aux problématiques de Madagascar, parfois encore plus sombres que ce qui en est présenté, pour ce que j'en sais.
On traverse en un éclair, ce cheminement ou plutôt cette piste du vieil homme, non pas heureux qui comme Ulysse a fait un long voyage mais mieux encore, plutôt avec la préhension fine de ses impressions, l'importance de ses sentiments, la visibilité sur ses galères, sa compréhension de l'Île, ses tactiques, sa vie, tout cela humé au travers les divergences entre Vazahas et Malgaches, ce mixage entre Afrique et Asie imprégné de colonialisme : et le récit fonctionne parfaitement sur le mode du court. Presque comme un conte semi-cruel.
Tout cela en n'oubliant pas de nous faire ressentir que #Madagascar est un lieu à risques, pour les cyclones et tempêtes, sécheresses, et pluies torrentielles, mais encore cette criminalité endémique en expansion, une précarité folle, un accès aux soins et à l'éducation des plus désaccordés.
L'auteur aborde par exemple la question des vols de zébus par bandes organisées, mais pas celle du vol d'organes par exemple pour alimenter des pratiques rituelles, ou les prélèvements sur la faune, cependant, le roman revêt une grande force, et si l'on sait que la force réside dans le minimum, c'est un pari gagné pour moi, l'auteur nous entraine visiblement dans ses voyages, qui plus est, il a l'air vraiment sympa et j'ai grave kiffé son sens de l'humour, et encore même si je ne suis pas fan des beaux mecs, il a une belle gueule et un regard, en quelques mots, même si je n'ai lu que ce titre : c'est un bon poigre.

Enjamber la flaque où se reflète l'enfer, Souad Labize

Il est ce tout petit livre d'un titre hautement pertinent autant que poétique. Il est fulgurant et je dirais presque magistral, tellemen...